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Le Recueil [Vol.1] – Écrire en temps de confinement (6/8)

Voyage initiative en Inde Texte 6/8 – lien PDF
Ce pays du bout du monde, tel que mes yeux l’ont vu  

Par Michelle Clément

À la découverte d’un pays, de son peuple et l’occasion d’une quête intérieure. « J’ai voyagé en solitaire durant quatre mois en Inde et j’ai profité du voyage pour faire le bilan de ma vie : j’ai eu 60 ans là-bas ».[…]

En fait…

QU’EST-CE QUE JE VAIS DÉPOSER ?

  • Mon vécu depuis le jour de ma naissance
  • Le vécu de mes parents et quand maman me porte
  • Le vécu inachevé de mes ancêtres

60 ans

Ma vie c’est tout ça.

Pour vous mettre dans l’ambiance de ce résumé d’un voyage que j’ai effectué en Inde, je vous invite à regarder cette courte vidéo : (106) Jana Gana Mana _ K3G – YouTube  (Durée : 3’40’’) Bonne écoute!

L’hymne national : Jana Gana Mana tiré du film de Bollywood : K3G.

Mumbai (Bombay) est la ville du cinéma indien – on l’appelle Bollywood en rappel de Hollywood.

NAMASTE !  Bonjour et au revoir.  Salutation utilisée en Inde ou au Népal.

ou

NAMASKAR ! Je salue le divin qui est en vous.

Selon la tradition, 

  • avec les mains jointes à plat au-dessus de la tête, on salue Dieu,
  • avec les mains devant le visage, on salue le guide spirituel ou Guru,
  • avec les mains devant la poitrine, on salue nos semblables.
Tiré de Wikipédia.

25 février 2007 – Delhi, Inde du nord // L’ARRIVÉE EN SOL INDIEN – AÉROPORT INTERNATIONAL INDIRA GANDHI

La première chose que j’ai vue

En touchant le sol indien, nous sommes entrés dans l’aéroport et tout juste derrière les portes, je vois un homme d’âge mûr assis sur un banc semblable à un banc de parc à trois places, comme on en voit au Québec et à ses côtés, un jeune homme dans la vingtaine. J’avais l’impression de voir un grand-père et son petit-fils. De plus, il était chauve.

Le grand-père est assis à droite, sa jambe droite allongée sur le banc, le soulier est resté au sol et le petit-fils est assis à l’autre extrémité. Il tient entre ses mains le pied droit du grand-père et il le masse, comme si de rien n’était, tout naturellement.

Quelle surprise de voir cette liberté d’être, entre ces deux hommes ! Et personne ne semble les remarquer, sauf moi. Que c’est beau à voir ! Et ils échangent. Et le jeune homme masse. La vie privée se vit en public. Ces deux hommes vivent quelque chose d’intime au grand jour, en public, à l’aéroport, devant tous ceux qui arrivent en Inde. Quel accueil de bienvenue !

26 février 2007 – Delhi, Inde du nord // SUR LA TOMBE DE GRANDHI

GANDHI : Un grand yogi.

PHILOSOPHIE DE GANDHI et celle du yoga : Agir par des actions non violentes et dire la vérité, c’est-à-dire être vrai.

LE PARC-CIMETIÈRE : Là où les cendres de Gandhi ont été étendues.

C’est un jardin de verdure. La tombe de Gandhi est au centre du jardin. Il ressemble à un grand parc comme on en trouve à Montréal, et au centre se trouve la partie sacrée qui rappelle la mémoire de Gandhi.

C’est ça l’Inde : « This is India”

Puis nous quittons les lieux et la première chose que je vois en sortant, c’est un éléphant. Il est là dans la rue parmi tout le reste.

L’ordre et le chaos : contradictions 

Le métro est ultra moderne. Il a été construit en 2004.

Il y a de la poussière partout. Ça semble contradictoire et pourtant.

La propreté des Indiens est remarquable. Ils portent des vêtements propres et bien repassés. Je vois la marque laissée par le fer à repasser.

Ça traîne… y a du stock partout dans les rues, sans pour autant être malpropre. J’avais été avisée de la présence de l’ordre et du chaos. Les deux se côtoient tout le temps. À vrai dire, je constate que le chaos arrive à être ordonné.

La plupart des Indiens chiquent du tabac, ce qui fait que ça crache « dodu ». C’est une tendance à la mode de cracher. Les gens crachent partout et tout le temps. C’est à chacun d’être attentif afin d’éviter d’être la cible d’un cracheur qui lui ne vérifie pas avant de s’exécuter.

Partir en affaires, c’est facile ici. Un homme place une chaise devant un arbre, y accroche un miroir, comme outil il a un ciseau et une bouteille d’eau et le tour est joué, un commerce de la coiffure vient d’ouvrir. Il est barbier ou coiffeur et les gens s’arrêtent pour se faire couper les cheveux. Et s’il n’y a pas d’arbre pour accrocher le miroir, celui-ci sera dans sa poche ou sur le trottoir jusqu’à ce qu’il en ait besoin. C’est tout simple.

Plus les Indiens ont la peau foncée et plus ils semblent démunis, pauvres.

Les vaches, les chèvres, les chiens côtoient les humains, les autos, les rickshaws et les vélos.

Les Indiens dorment dans la rue, dans l’auto, partout.

Les gens semblent vivre ce qui est là (au présent) et ils ont une vision du futur, un futur éloigné, puisque leurs actions s’appuient sur l’idée du karma : bien faire aujourd’hui et en bénéficier dans la prochaine vie. Accepter la misère d’aujourd’hui et bien traiter chacun permettra d’en bénéficier dans la prochaine vie, d’avoir une vie meilleure.

… et c’est çà l’Inde : « This is India ». 

Être dans la joie tout en côtoyant la misère, la douleur, la souffrance. Il m’a fallu apprendre à dire NON à ceux qui quêtent tout en comprenant pourquoi je dis non. Même si ceux que j’aime sont tristes, si je me permets de rester dans la joie, cela les autorisera à rester dans leur joie quand ils me verront triste. Ce n’est pas parce que quelqu’un est triste qu’il faut que tout l’entourage soit triste. Sinon ça devient une spirale sans fin… de tristesse.

Définition de la dignité humaine :  Ils se tiennent droits. Il se dégage d’eux de la dignité. Leur corps, leurs cellules, en fait, la mémoire de leurs cellules semble se souvenir de leurs origines divines.

Quand j’ai mis les pieds sur le sol indien, ce qui m’a « frappée », en fait ce qui m’a sauté aux yeux avec intensité, c’est la dignité humaine que chaque personne exprime dans son corps.

Ce que j’ai vu : 

J’ai vu une femme en train de laver le sol et à la fin, quand elle s’est relevée, elle portait et exprimait cette dignité. Elle n’avait pas perdu sa valeur malgré ce travail.

J’ai vu un homme très âgé, n’ayant que la peau et les os sur le corps, qui déambulait dans la rue, il portait et exprimait cette dignité. Il n’avait pas perdu sa valeur malgré son état.

J’ai vu des gens à la peau foncée, vivre dans des abris en plastique noir (du plastique comparable à celui qui est utilisé pour fabriquer les sacs à ordure), et s’activer dans des lieux qui ressemblent à des camps de réfugiés, ils portaient et exprimaient cette dignité. Ils n’avaient pas perdu leur valeur malgré la situation.

J’en conclus que la dignité humaine vient du fait d’être un enfant de Dieu et de le reconnaître, peu importe la condition physique ou matérielle. La santé et la richesse n’ont rien à voir avec la dignité humaine. La dignité humaine, c’est bien au-delà. C’est aussi à cela que tient la puissance d’un peuple, la vraie puissance.

Ces Indiens m’ont fait une démonstration de ce à quoi ressemble une personne qui exprime la dignité humaine. Aucun mot n’a été nécessaire pour que je saisisse le message.

Un exemple de notion du temps en Inde : Avoir un rendez-vous à 7h et s’y présenter à 8h, c’est être à l’heure. Être à l’heure demande de la flexibilité.

27 février 2007 – Rishikesh //  Une ville sacrée

En voyant le pied de l’Himalaya, j’ai pleuré. Les montagnes sont imposantes, elles imposent le silence et le respect. J’étais touchée par tant de grandeur toute simple.

2 mars 2007 – Haridwar // Rencontre avec Vijayananda

Aussi appelé Swami Gérard, l’auteur et l’acteur du livre : « Un Français dans l’Himalaya ».

À l’arrivée, je suivais le Swami Gérard (92 ans) vers son siège et mon cœur a pleuré. Voici les thèmes qu’il a voulu aborder avec nous :

Orgueil VS Humilité  //  Spiritualité et Haute spiritualité  //  L’Univers est un tout où la dualité s’exprime : Joie / Peine, Tristesse  //  Jour et Nuit  //  Beau et Laid. Et cette dualité va continuer à s’exprimer jusqu’à ce que l’humain atteigne un haut niveau de spiritualité.

Il a aussi parlé de la fonction de la vieillesse ou de la personne âgée en Amérique du Nord, bien que ce soit partout pareil : Transmettre l’Histoire, la connaissance. Il a ajouté en riant : « Si jeunesse savait… Si vieillesse pouvait… », etc.

Suite à la rencontre du Sage Swami Gérard, le taux vibratoire est devenu plus élevé que de coutume. Pour le diminuer, pour l’abaisser et être capable de l’assumer, on s’est mis à manger des chips, etc. Un taux d’énergie supérieur à celui qu’on porte est difficile voire impossible à soutenir plus longtemps que quelques heures. En fait, ça place en déséquilibre. Nous avons ainsi fait l’expérience de notre dualité.

10 mars 2007 – Dharamsala // Une ville tibétaine

En fait, une ville divisée en deux secteurs, une partie indienne et une partie tibétaine. C’est aussi le lieu de la résidence officielle de Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

NADI : Petit village indien. Nous demeurons à Nishaad Resorts, où nous faisons face aux montagnes enneigées. Les montagnes sont mon voisin d’en face. Même à 2000 mètres, nous ne sommes qu’à ses pieds.

Nous marchons du « resort » jusqu’à McCleod Ganj. Nous avons traversé le village de Nadi en suivant un sentier qui serpente entre les maisons et qui nous mène à la forêt. Une forêt majestueuse inondée de rhododendrons fleuris. Ces arbres semblent centenaires par leur taille (plus gros que nos érables du Québec).

14 mars 2007 – Dharamsala // Une nouvelle étape

Ce midi, je prends mon envol. Le groupe prend le chemin du retour et moi, je reste. Je m’installe « en ville » à McLeod Ganj.

Fini l’enfance où je fais ce qu’on me dit, où je mange ce qu’on me dit, où je pense en fonction de Robert ou du groupe, où je vis sous les influences des uns et des autres. À suivre…

À partir de maintenant, je fonctionne avec un budget : 15$/jour, 1$ : 36 roupies : Rs 540. Oups ! C’est mon budget pour la suite du voyage. Jusqu’à maintenant, les frais de cette première partie du voyage ayant été payés avant mon départ du Québec, je n’avais aucun souci financier, tout avait été payé d’avance.

Je quitte, tout comme le groupe, et je prends un taxi avec François Prévost, cinéaste : « Ce qu’il reste de nous » (Tibet). Il est aussi médecin et il a participé à « La course autour du monde ».

Je m’installe au Kunga Guest House, en plein cœur de Dharamsala (McCleod Ganj). De 19h à 21h30, je soupe au resto de l’hôtel, Nick’s Italian Kitchen. Durant le repas un homme est venu s’asseoir à ma table, et plus tard, une femme s’est jointe à nous. L’homme vient d’Israël, plus exactement de Tel-Aviv, et la femme vient d’Espagne et elle vit en Australie, à Sidney, où elle est anthropologue. Quel plaisir d’échanger sur la politique, la religion, le futur, sur nos enfants, en toute légèreté ! Le coût du souper avec pourboire : Rs 100. C’est excitant, j’ai hâte au prochain repas.


Crédits : [Michelle Clément]
Texte p.24 à p.29, tiré du Recueil (Vol.1) : Écrire en temps de confinement, en cette année 2020. Assemblage de morceaux choisis, écrits par huit habitants du Quartier des générations. Un projet collaboratif entre la Fondation Berthiaume-Du Tremblay et le Quartier des générations. Idéation, conception et illustration : Annabelle Petit / Coordination : Vanessa Brabant / Correction : Cajelait communications.

À consulter ensuite

Le Recueil [Vol.1] - Écrire en temps de confinement (4/8)

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